Opus, un outil de multimodalité

Jeudi 21 juin 2012
Mobilité durable, Technologie, Mobilité durable
OPUS, un outil de multimodalité

L’étendue des villes et des régions nécessite plus que jamais une nouvelle approche des transports publics. La multimodalité dans nos déplacements est le vecteur sous-jacent dans nos choix de modes de transport. Cependant, quelques éléments doivent être pris en considération pour la réussite d’un projet multimodal. Ces éléments se retrouvent habituellement déjà inscrits dans les processus des différents modes de transport public, mais ils doivent impérativement faire l’objet d’une bonne harmonisation. On pense ici à la tarification, l’offre de services, les points intermodaux, les titres et les supports, le réseau de distribution, l’accessibilité du transport et l’information de l’usager.

La multimodalité, qui est liée de manière intrinsèque à l’intermodalité, permet d’utiliser alternativement et en toute complémentarité plusieurs modes de transport pour un trajet donné. Elle est basée sur les besoins et le choix du client et ce dernier orientera différemment son choix des modes utilisés selon la distance, le jour, la météo, l’heure et le motif de son déplacement. Son choix sera aussi motivé par les avantages de performance qu’offre chacun de ces modes, soit de manière individuelle ou en combinaison. Cette nouvelle façon d’utiliser les transports conduira les autorités publiques à proposer, nous l’espérons, des grilles tarifaires intégrées permettant à l’usager de choisir le mode selon le prix, la rapidité et, dans une certaine mesure, selon sa faible empreinte écologique. L’intermodalité, elle, est la gestion de la connexion des correspondances entre les différents modes de transport mis à la disposition des usagers.

Les pôles d’échanges multimodaux sont nécessaires pour que les clients puissent prendre leurs correspondances. Ils sont des lieux d’interconnexion critiques, car ils ne doivent pas être des contraintes dans la chaîne de déplacement, mais plutôt des liens facilitateurs bien organisés permettant un cheminement aisé et sans rupture. Cela se façonne avant tout par la qualité de l’information donnée au client sur l’intégralité de son déplacement et sur la fiabilité des services. Il importe de transformer le temps d’attente en un temps utile qui optimisera la durée du trajet.

La multimodalité apporte son lot de complexités et de défis, car elle exige d’une part que l’offre et l’accès aux différents modes de transport en commun et alternatifs soient en symbiose. Les transports pratiques et alternatifs à la voiture individuelle, non seulement le transport collectif, qui est le plus développé aujourd’hui, mais aussi les modes de transport à la demande tels que l’autopartage, comme Communauto au Québec et les vélos en libre service BIXI, doivent fournir une offre de services suffisamment abondante et accessible pour que cet ensemble soit en mesure d’entrer en concurrence avec l’auto solo.

D’autre part, les aspects techniques propres à chaque réseau et à chaque mode de transport doivent être minimalement bien coordonnés. Ainsi, pour contourner la contrainte des titres, de leur support et de leur contrôle, l’utilisation de la billettique devient certainement l’outil de choix. L’interopérabilité des systèmes, aux yeux du client, s’exprime en quelques termes : facilité, simplification et convivialité.

Cette facilité s’appuie sans aucun doute sur des cartes sans contact, dont la carte OPUS fait partie. La carte à puce a été et est toujours un facteur important d’optimisation de l’accès aux transports en commun. Depuis son introduction en 2008, les usagers, chez nous, ont adopté la carte OPUS massivement. Les sondages démontrent clairement que la clientèle la trouve fiable et conviviale. Déjà en janvier 2012, la famille OPUS comptait 2,7 M de cartes en circulation, dont près de 2 M à la STM. Aujourd’hui, cette technologie permet de faire de la carte sans contact un outil d’accès multimodal, et ce, si les produits tarifaires sont aussi en commun. C’est un support fédérateur, sécuritaire, offrant une large flexibilité d’utilisation. Dans quelques années, au Québec (des projets pilotes existent déjà à certains endroits en Europe, en Asie et aux États-Unis), les plus récentes technologies (NFC) intégrées aux téléphones mobiles assorties de nouvelles applications exploseront les possibilités.

Enfin, l’avenir d’un projet multimodal de bonne envergure devra reposer sur une assise suffisamment large et solide découlant de la ferme volonté d’agir des différents paliers de l’environnement institutionnel des autorités organisatrices de transport. Outre les défis technologiques, une vision commune d’un plan de transport multimodal par toutes les parties prenantes constituera ensuite la fondation structurante d’un réseau planifié interconnecté.

Sur la toile

https://aqtr.com/association/actualites/revue-routes-transports-edition-printemps-2024-est-disponible
17 juin 2024

AQTr

https://www.quebec.ca/nouvelles/actualites/details/plan-daction-2023-2026-en-matiere-de-securite-sur-les-sites-de-travaux-routiers-des-milieux-plus-securitaires-pour-les-travailleurs-en-chantier-routier-49256
4 juillet 2023

MTMD

https://aqtr.com/association/actualites/revue-routes-transport-edition-printemps-2023-est-disponible
4 juillet 2023

AQTr