Rapibus : la sécurité à tous points de vue! De la conception et la construction à l’utilisation

Mercredi 5 novembre 2014
Sécurité et Aménagement, Mobilité durable, Infrastructures de transport
Rapibus et emprise ferroviaire

Le Rapibus de la Société de transport de l’Outaouais (STO) est en service à Gatineau depuis octobre 2013. Cette infrastructure unique au Québec, réalisée au coût de 255,5 millions de dollars, offre à la population un service de transport en commun à haute fréquence en site propre. Les voies du Rapibus longent l’emprise ferroviaire existante du chemin de fer Québec-Gatineau. Avec sa voie bidirectionnelle de 12 kilomètres en site propre prolongée de voies réservées, il relie le secteur Gatineau aux centres-villes de Gatineau et d’Ottawa, offrant ainsi un nouveau lien est-ouest. Le Rapibus est muni de 10 stations, de deux stationnements incitatifs et d’une piste cyclable.

La STO a investi dans la sécurité à tous les points de vue avec Rapibus, que ce soit lors de la conception et de la construction de l’infrastructure ou maintenant alors que des centaines d’autobus y circulent et que de nombreux usagers l’utilisent pour leurs déplacements quotidiens.

Surveillance des chantiers

Le plus grand projet d’infrastructure de transport collectif à voir le jour en Outaouais a été construit sur une période de quatre ans, soit de 2009 à 2013, et a impliqué un grand nombre de chantiers et de travailleurs, le tout sans engendrer d’accident de travail.

Pendant sa période de construction, le projet Rapibus a représenté un déploiement progressif de 14 chantiers majeurs de construction répartis dans plusieurs secteurs de la ville de Gatineau. Les ouvrages d’importance ont été nombreux : corridor du Rapibus, tunnel, ponts, élargissement de viaducs, etc. Le projet, qui devait surmonter de nombreux défis de construction en milieu urbain, a mobilisé plus de 30 firmes d’experts-conseils, huit grands entrepreneurs, plus de 90 sous-traitants ainsi que 2 750 travailleurs. Jusqu'à 280 personnes ont travaillé sur les divers chantiers de façon simultanée. La réalisation du Rapibus représente plus de 700 000 heures travaillées.

L’étendue des travaux sur plusieurs kilomètres à l’intérieur d’une emprise ferroviaire et la présence de plusieurs entrepreneurs et de nombreux corps de métiers partageant un même espace au cœur de la ville étaient au nombre des défis de coordination et de surveillance des travaux de la firme spécialisée en gestion de construction chargée d’assurer la maîtrise d’œuvre du projet. Celle-ci devait s’assurer que les entrepreneurs généraux respectent toutes les exigences de la Loi sur la santé et sécurité du travail et du Code du travail.

La vérification des plans de construction et de gestion de la circulation soumis par les entrepreneurs généraux, la surveillance de l’entreposage de matériel, la vigilance quant au port de casques, de bottes et de dossards par les travailleurs, la vigilance également lors de la manipulation d’équipements et de matériaux lourds, la vérification des procédures d’excavation ou de dynamitage ont fait partie du quotidien de l’équipe de surveillance des travaux sur les chantiers. La rigueur exercée par les surveillants de chantiers dans l’application du Code du travail a permis de limiter au minimum les interventions de la Commission de la santé et de la sécurité du travail tout au long des quatre années de construction du Rapibus.

Un défi de taille

« La réalisation du Rapibus a représenté un défi de taille en matière de santé et sécurité au travail, car la construction d’un corridor de 12 kilomètres qui traverse 23 intersections routières en pleine ville est loin d’être banale! Tant les automobilistes que les piétons et les cyclistes étaient concernés par nos travaux », explique Sylvain Martel, directeur du Bureau de projet du Rapibus à la STO. « On a réalisé de gros ouvrages à proximité d’axes routiers importants. Je pense, entre autres, au tunnel Gréber d’une longueur de 60 mètres situé au cœur d’une des intersections les plus achalandées de la ville de Gatineau où plus de 24 000 voitures circulent chaque jour. Des tonnes d’argile silteuse ont été retirées. Un pont temporaire pour les automobilistes a été installé. Jusqu'à 80 travailleurs ont œuvré au tunnel. Tous nos chantiers durant la construction de l’infrastructure étaient de véritables fourmilières! », ajoute M. Martel. « Le Rapibus s’ajoute à la liste des projets d’envergure qui ont été réalisés sans accident grave ou incident majeur. Nous n’avons connu aucune situation d’urgence nécessitant la présence des premiers répondants, aucune perte de vie ou de blessure grave. On peut dire avec fierté : mission accomplie! »

La sécurité routière pendant et après les travaux

Puisque le Rapibus a de nombreuses interactions avec le réseau routier municipal, la Ville de Gatineau et la STO ont travaillé conjointement pour assurer la circulation et la sécurité routière durant les 48 mois de construction du Rapibus. La saine gestion de la circulation durant les travaux fut de première importance, car l’implantation d’une telle infrastructure a nécessairement des impacts sur l’ensemble des utilisateurs du réseau routier. En plus de veiller à minimiser l’impact des entraves en ciblant des journées ou des périodes moins achalandées ou encore en limitant l’ampleur de l’entrave, il fut essentiel d’assurer un lien d’information avec certains services municipaux afin que ces entraves soient prises en compte dans leurs actions quotidiennes (311, services d’urgence, etc.).

D'importantes modifications ont été apportées à certaines intersections qui croisent le corridor du Rapibus telles qu’un nouveau marquage au sol, la mise en place d’une zone quadrillée interdisant aux automobilistes de s’y arrêter, l’installation de feux de circulation voilés et de nouveaux panneaux de signalisation. Une campagne d’information grand public portant sur la prudence à proximité du corridor, le respect du Code de la sécurité routière et le fonctionnement des feux voilés a été menée. La STO a également fait appel à la collaboration des services policiers pour sensibiliser la population particulièrement lors des premières semaines de mise en service du Rapibus. La sécurité des chauffeurs et de la clientèle à bord des autobus qui circulent sur le corridor tout comme celle des automobilistes, des piétons et des cyclistes qui se trouvent à proximité demeurent en tout temps une priorité pour la STO.

D'imposants travaux de construction en milieu urbain :

  • Construction d’un corridor bidirectionnel de 12 kilomètres en milieu urbain.
  • Construction d’un mur de soutènement d’une hauteur de 6 mètres et d’une longueur de 100 mètres nécessitant plusieurs séquences de dynamitage en milieu urbain jumelée à la construction d’une bretelle d’accès au Rapibus adjacente à la bretelle existante de l’autoroute 50.
  • Réfection complète d’un pont ferroviaire et aménagement d’une passerelle en porte-à-faux destinée aux piétons et aux cyclistes.
  • Réalisation d’un tunnel d’une longueur de 60 mètres et d’une profondeur de 12 mètres constitué de 12 800 mètres cubes de béton et de 1 000 tonnes d’armatures en acier à une intersection achalandée de la ville de Gatineau.
  • Construction d’une station de pompage de 14 mètres de profondeur adjacente au tunnel.
  • Construction et élargissement de deux viaducs.
  • Construction d’une piste cyclable de 5 kilomètres dans l’emprise ferroviaire et de trois tunnels cyclables.
  • Construction de 10 stations comprenant 21 édicules pour accueillir la clientèle.

Des dispositifs sécuritaires pour la clientèle et la gestion du corridor

Divers dispositifs ont été implantés pour maximiser le bien-être des usagers du Rapibus. Chaque station offre des aires d’attente sécuritaires et confortables. Les stations ont été conçues selon des principes d’accessibilité universelle qui permettent aux personnes à mobilité réduite ou handicapées de se déplacer sans obstacle et de monter dans les autobus plus facilement. Toutes les stations sont munies de boutons poussoirs pour l’ouverture des portes. Des bandes podotactiles sont installées le long des zones « d’embarquement » et de « débarquement ». Les stations et les édicules sont équipés de caméras de surveillance tout comme les quais et les deux stationnements incitatifs qui sont également munis de bornes d’urgence. Des boutons d’urgence dans les stations reliés à un service d’interphone, un système d’éclairage intérieur et extérieur aux stations et sur les quais procurent un sentiment de sécurité aux nombreux voyageurs.

Des caméras sont également installées sur tous les feux de circulation qui croisent le corridor du Rapibus. Les 62 caméras de sécurité sont reliées au centre de contrôle de la STO qui est doté d’écrans permettant de capter tous les mouvements aux stations, sur les quais, aux intersections et sur de larges portions du corridor. La station de la Cité, principale station du Rapibus, est également équipée d’un système de verrouillage automatique des portes évitant toute intrusion, tout vandalisme ou tout attroupement la nuit. On y trouve aussi une passerelle piétonne surélevée permettant aux usagers de traverser les voies du Rapibus sans interaction avec les autobus. Des passages piétonniers à proximité des stations et des édicules ont aussi été aménagés en conformité avec les normes municipales. De plus, de façon à réduire la possibilité de traverser sur les voies réservées aux autobus, la STO s’est assurée de canaliser les usagers vers les passages autorisés en installant des clôtures d’un mètre à proximité des stations munies de quais où transitent un volume important d’usagers.

Un contrôle rigoureux du corridor

La sécurité des centaines d’usagers quotidiens du Rapibus et des chauffeurs à bord des autobus passe par un contrôle rigoureux du corridor. L’implantation de systèmes de transport intelligents (STI) permet d’atteindre cet objectif. Des contrôleurs de feux de circulation offrent la priorité de passage aux autobus aux intersections grâce à des GPS installés dans les véhicules. L’identification par radio fréquence des autobus aux approches du pont ferroviaire assure une traversée sécuritaire des autobus sur cette partie du corridor dotée d’une seule voie. Ce système de détection évite toute possibilité de collision frontale entre deux autobus et avec tout autre véhicule. En effet, une alarme reliée au centre de contrôle de la STO se déclenche en cas d’intrusion sur le pont ferroviaire réservé exclusivement aux autobus.

Depuis la mise en service du Rapibus, la STO a finalisé les derniers ajustements techniques sur le corridor et poursuit le rodage du réseau. Le plus grand projet d’infrastructure de l’histoire de Gatineau, de sa conception et sa construction à son utilisation, est appelé à devenir une belle vitrine pour le reste du Québec. Avec le Rapibus, la population de l’Outaouais fait son entrée dans une nouvelle ère de transport collectif en proposant une nouvelle façon de se déplacer dans la ville… en toute sécurité.

Sur la toile

https://aqtr.com/association/actualites/revue-routes-transports-edition-printemps-2024-est-disponible
17 juin 2024

AQTr

https://www.quebec.ca/nouvelles/actualites/details/plan-daction-2023-2026-en-matiere-de-securite-sur-les-sites-de-travaux-routiers-des-milieux-plus-securitaires-pour-les-travailleurs-en-chantier-routier-49256
4 juillet 2023

MTMD

https://aqtr.com/association/actualites/revue-routes-transport-edition-printemps-2023-est-disponible
4 juillet 2023

AQTr