Le réaménagement de l'échangeur des autoroutes Charest et Robert-Bourassa à Québec, tout un défi!

Le réaménagement de l’échangeur des autoroutes Charest (440) et RobertBourassa (740), ce sont des travailleurs par centaines, des matériaux en quantité phénoménale, de multiples phases de travaux, un exercice de synchronisation laborieux, et bien plus encore. Cet important projet de redressement d’infrastructures est évalué à 260 millions de dollars; du jamais vu depuis plus de deux décennies pour le ministère des Transports dans la région de Québec.

Le défi de maintenir une gestion de la circulation optimale est d’autant plus grand lorsque près de 200 000 usagers transitent chaque jour par les 68 liens routiers de l’échangeur, sans compter que la zone en chantier s’étend dans un périmètre reliant des organisations d’importance, ainsi que des secteurs résidentiels, commerciaux et technologiques.

Ce projet d’envergure est porté par des objectifs d’accroissement de la sécurité routière et du rehaussement des infrastructures. Ainsi, depuis trois ans, les travaux de reconstruction de ponts d’étagement, le réaménagement et la reconfiguration de plusieurs bretelles, ainsi que les importantes corrections géométriques de la route ont éliminé des sources de conflits de circulation dans un secteur où se produisait autrefois le plus grand nombre d’accidents (dommages matériels) dans la région de Québec. De surcroît, l’ajout d’une troisième voie, qui prendra aussi les attributs d’une voie réservée, viendra contribuer à l’essor du transport collectif dans une perspective de mobilité durable.

Une coordination menée de main de maître

Digne d’un immense casse-tête, ce projet fort complexe se compose de nombreuses phases et sous-phases de travaux qui exigent une gestion avisée afin de mener à terme le réaménagement complet de deux autoroutes. Entrepris en 2009, les travaux s’achèveront en 2013 après plus de quatre années d’activité intense. La zone de chantier s’étend sur plusieurs kilomètres pour chacun des deux axes : sur l’autoroute Charest, entre l’intersection des rues Frank-Carrel/Cyrille- Duquet et l’échangeur de l’autoroute Henri-IV, puis sur l’autoroute Robert-Bourassa, entre les boulevards Lebourgneuf et Hochelaga.

Cette année, les opérations consistent essentiellement en un réaménagement majeur des infrastructures de l’autoroute Robert-Bourassa en direction sud : chaussée, éclairage, drainage, supersignalisation et bande médiane. Une autre étape significative se déroule en simultané, soit le réaménagement de bretelles et la reconstruction du pont d’étagement au-dessus de la rue Cyrille-Duquet et des voies ferrées.

Parallèlement aux travaux de réaménagement de l’échangeur, le ministère des Transports entreprend le projet de réfection de quatre ponts d’étagement dans l’axe Robert-Bourassa, en l’occurrence ceux surplombant l’autoroute Félix-Leclerc et ceux au-dessus du boulevard Père-Lelièvre. Ces autres travaux s’inscrivent dans une démarche de coordination globale des interventions afin que l’année 2013 marque l’aboutissement du réaménagement complet de cet axe autoroutier.

Depuis la mobilisation de ce vaste chantier, plusieurs étapes ont été franchies, telles que le réaménagement majeur de la direction nord de l’autoroute Robert-Bourassa et l’érection d’un mur de soutènement. La construction de la nouvelle bretelle menant de l’autoroute Robert-Bourassa en direction sud vers l’autoroute Charest Ouest figure également parmi les réalisations dont bénéficient déjà les usagers de la route : cette structure offre un accès plus direct aux usagers se dirigeant vers Montréal. La mise en service de ce nouveau lien, peu avant la phase critique des travaux, s’est avérée stratégique sur le plan de la gestion de la circulation, notamment lors de la fermeture temporaire de l’autoroute.

En outre, mentionnons qu’une attention particulière a été portée au design architectural des ouvrages d’art construits dans ce projet routier. Plus précisément, les éléments de fondation des ponts, culées, piliers et murs comportent une surépaisseur en béton permettant la réalisation de formes géométriques communes. Aussi, l’équipe s’affaire cette année à colorer d’une teinte gris anthracite ces éléments architecturaux, comme le sont déjà les poutres d’acier. Tout cela conférera un même style à ces nouvelles infrastructures. Ajoutons que l’ensemble de l’échangeur a aussi fait l’objet d’un plan d’architecture de paysage afin d’uniformiser le projet et lui donner une image distinctive.

Des moments marquants !

Le réaménagement de l’autoroute Charest tire lui aussi à sa fin. Par ailleurs, la reconstruction des deux ponts d’étagement de cette artère au-dessus de l’autoroute Robert-Bourassa constituait un point marquant justifiant la réalisation du projet puisqu’ils atteignaient leur fin de vie utile. L’impressionnante opération de démolition de ces structures par un peloton de pelles hydrauliques en action a capté l’attention de nombreux médias et de la population, compte tenu de l’imposante organisation technique mise en œuvre pour assurer l’efficience des opérations, tout comme la sécurité des usagers et des travailleurs. On peut voir des images captées à cette étape cruciale sur le site Internet du ministère des Transports, dans la rubrique de la région de la Capitale-Nationale.

D’importantes contraintes devaient être prises en considération pour la démolition car, en plus de planifier et de préparer la fermeture complète de l’autoroute Robert-Bourassa à quelques reprises, le scénario opérationnel devait tenir compte du passage des trains et de la protection de la voie ferrée à proximité. Une autre phase déterminante a été la pose des poutres d’acier à l’aide de grues. Celle-ci nécessitait que plusieurs conditions soient observées pour assurer le succès de l’opération, telles que l’expertise, la minutie et des conditions météorologiques exceptionnellement favorables et ce tout en assurant la sécurité des travailleurs, notamment des monteurs d’acier et celle des usagers.

Ponts d’étagement de l’autoroute charest, au-dessus de l’autoroute Robert-Bourassa

Quelques chiffres…
• 2 ponts d’environ 115 m :
1 de 7 voies de large avec une portée de 66 m
1 de 2 voies de large avec une portée de 70 m
• 160 pieux
• 4 900 m3 de béton
• 865 tonnes d’armatures
• 21 poutres en acier métallisé à inertie variable (2 700 tonnes d’acier)

Un éclairage « intelligent » dans le tunnel de l’autoroute Robert-Bourassa

Au chantier de réaménagement s’est juxtaposé celui du remplacement du système d’éclairage original dans le tunnel de l’autoroute Robert-Bourassa, entre les boulevards du Versant-Nord et Hochelaga, celui-ci étant devenu désuet. La mise en fonction du système d’éclairage actuel, au coût de 4,5 millions de dollars, a été réalisée durant l’hiver 2010-2011. Il s’agit d’un équipement de haute technologie comprenant des modules d’éclairage de jour et de nuit. Ce tout nouveau système dit « intelligent » ajuste l’éclairage selon la luminosité du jour.

Cette fonctionnalité ultramoderne améliore de façon considérable le confort des usagers de la route en réduisant les effets d’aveuglement lors de la conduite dans le tunnel. De surcroît, l’ajout de caméras de circulation permet d’effectuer de la télésurveillance dans cette zone stratégique.

Un toit aux couleurs écologiques !

Fait intéressant, l’un des nouveaux ponts d’étagement présente un aspect visuel des plus particuliers avec son toit végétal. Parce que la structure est carrée et parce qu’une route y passe transversalement, elle offre un espace formé de deux pointes où sont plantés des végétaux vivaces (élyme des sables et hémérocalle fauve) qui résistent bien aux conditions difficiles en bordure de route, notamment à cause des matériaux d’entretien hivernal (abrasifs et sels de déglaçage). En plus d’agrémenter le paysage urbain, cette approche permet une certaine retenue d’eau et protège la membrane des chocs thermiques, notamment lors des périodes de forte chaleur estivale.

Gestion de la circulation, concertation  et information aux usagers : un gage de succès

Dès les premières pelletées de terre, les équipes du ministère des Transports et de la Ville de Québec ont exercé un suivi quotidien rigoureux de la circulation routière et des incidents. Des mesures exceptionnelles ont été et continuent parallèlement d’être mises en œuvre pour atténuer les répercussions de ce méga chantier, telles la mise en place de stationnements incitatifs facilitant les déplacements quotidiens des personnes utilisant l’autobus ou pratiquant le covoiturage, l’instauration de voies réservées favorisant l’usage du transport collectif et offrant une meilleure fluidité aux véhicules d’urgence, l’utilisation d’une glissière à déplacement rapide pour gérer les modifications de voies sur l’autoroute RobertBourassa (en 2011) et la construction de bretelles temporaires pour assurer la continuité des échanges pendant la reconstruction des bretelles actuelles (selon l’évolution des phases de travaux). À celles-ci s’ajoutent plusieurs autres mesures appliquées par les partenaires de la Ville de Québec.

Une communication animée

Chaque jour, avec diligence et efficacité, le ministère des Transports du Québec veille à informer la population par différentes activités : rencontre avec les commerçants et les institutions, échanges avec les partenaires, diffusion d’information, page Web, plans de déviation et visuels n’en sont que quelques exemples.

Au fil des mois évolue de façon marquante ce projet porté par le gouvernement du Québec, un exemple prépondérant de l’essor du rehaussement des infrastructures routières et du savoir-faire québécois. Un axe totalement renouvelé se dessine progressivement, lequel saura profiter aux usagers d’aujourd’hui mais aussi aux générations futures.