La Ville de Québec en mode action - Sécurité et mobilité : des facteurs indissociables à la qualité de vie

En plein essor économique, Québec a pris un virage important en matière de diversification économique. En 10 ans, ce dynamisme et cette nouvelle attractivité de la capitale ont eu des impacts importants sur son réseau routier :

• Tandis que son parc automobile croissait de 17,9 %, de 1996 à 2006, sa population a augmenté de 4,9 % pour la même période;
• le nombre de déplacements en automobile a augmenté de 30 %, à l’heure de pointe du matin, sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Québec;
• la fluidité du réseau dans son ensemble a été affectée et les temps de parcours se sont allongés;
• la distance entre les ponts de l’île d’Orléans et Pierre-Laporte se fait en 13,5 minutes selon la vitesse réglementaire. À l’heure de pointe, du matin et du soir, la durée du trajet dépasse 35 minutes.

La Ville de Québec est le fruit de la fusion, en 2002, de treize villes (aujourd’hui elles ne sont plus que onze; deux d’entre elles se sont retirées de ce regroupement en 2005). Les quelque 500 000 habitants de cette nouvelle ville ont exprimé des attentes en matière de circulation et de sécurité routière, particulièrement dans les quartiers résidentiels.

Quelques anciennes municipalités avaient adopté des mesures d’atténuation, qui faisaient l’envie de certains citoyens de la nouvelle Ville. Le jeu de la comparaison dans une nouvelle entité administrative est encore plus fort entre les citoyens. Les demandes des citoyens étaient grandement influencées par les pratiques qui avaient cours dans les anciennes villes.

Au cours des années, les élus ont tenu à poser des actions pour permettre à l’ensemble des citoyens d’obtenir des services uniformisés en matière de circulation, notamment par l’implantation d’une signalisation harmonisée sur l’ensemble du territoire. Ils souhaitaient aussi accroître le sentiment de sécurité des habitants dans leurs déplacements quotidiens.

Les premières actions…

La Ville de Québec s’est dotée d’une première Stratégie en sécurité routière couvrant les années 2007 à 2009 et incluant deux objectifs principaux : améliorer le comportement des usagers et réduire le nombre et la gravité des accidents.

Résultats : le bilan routier s’est amélioré de 2006 à 2010 et s’est traduit par une réduction de 29 % du nombre d’accidents et de 15 % du nombre de victimes. Ces résultats ont fortement encouragé les élus à poursuivre leurs efforts.

En 2008, le traitement des demandes s’est rapproché des citoyens en devenant la responsabilité des arrondissements. Notons que ces unités administratives sont responsables de la plupart des services de première ligne. La décentralisation du traitement des requêtes en matière de circulation et de transport a permis d’attirer l’attention des intervenants de première ligne sur les problématiques du transport et les préoccupations du milieu. Le défi de cette réorganisation était et demeure la cohérence des réponses aux citoyens en fonction des orientations municipales.

Malgré tout, les préoccupations des citoyens sont grandissantes par rapport à l’avenir de leur quartier et à l’augmentation de la circulation automobile. On assiste à de plus en plus de représentations dans les différentes instances municipales (conseils de quartiers, d’arrondissements ou municipal) et, par extension, dans les médias.

La sécurité routière est au cœur des préoccupations des citoyens de la ville de Québec, mais également de l’ensemble du Québec. Les travaux de la Table québécoise sur la sécurité routière et les campagnes du ministère des Transports du Québec et de la Société de l’assurance automobile ont permis de renforcer le message de sécurité de la Ville. Elles ont mis en évidence l’importance pour les usagers de la route d’adopter des comportements adaptés. En effet, différents groupes de citoyens ont appuyé leurs demandes d’intervention auprès de la Ville en faisant usage des rapports émis par la Table. Ces demandes ont amené les élus à vouloir agir de façon plus marquée sur les thèmes de la sécurité routière et de la qualité de vie dans les quartiers.

Des actions novatrices

Conscient de l’impact de l’augmentation du parc automobile sur le réseau et des problématiques en découlant, le maire a créé un groupe de travail pour se pencher sur l’avenir de la ville et de son développement. Ce groupe a étudié le réseau routier ainsi que l’aménagement et l’urbanisme de Québec. Il a déposé le fruit de son travail en novembre 2011 : le Plan de mobilité durable a alors été adopté. Ce plan vise à augmenter la part modale du transport actif et du transport collectif, tout en rationalisant l’utilisation de l’automobile.

Une part modale de 42 % des déplacements actifs et collectifs est visée pour 2030. Comparativement, elle est de 29 % actuellement.

Cette vision d’avenir guide les actions de la Ville tant pour l’aménagement urbain que pour les modes de transport et les priorités d’investissement. Elle prévoit également la concertation de tous les intervenants de la région. L’importance accordée aux modes de déplacement autres que l’automobile aura également des effets sur le comportement et la perception des citoyens en matière de sécurité routière et sur la qualité de vie dans les quartiers résidentiels.

La stratégie de sécurité routière 2011-2013 et ses axes d’intervention

Pour poursuivre ses efforts en matière de sécurité routière, la Ville de Québec a adopté une démarche concertée avec l’ensemble des intervenants sur son territoire. Cette vision intégrée ou approche 3E propose d’intervenir sur trois plans, soit l’ingénierie de la route (Engineering), l’éducation et la sensibilisation de la population (Education) ainsi que la surveillance policière (Enforcement).

Cette approche ne repose pas uniquement sur les interventions policières pour faire changer les comportements en matière de sécurité routière, mais également sur l’harmonisation des pratiques d’un arrondissement à l’autre, l’uniformisation de la réponse aux citoyens, le réaménagement des rues problématiques et l’implantation de nouvelles technologies ou de processus. Elle vise une meilleure gestion du réseau routier et une meilleure qualité de vie.

La Stratégie de sécurité routière 2011-2013 s’oriente sur trois axes d’intervention qui serviront à améliorer les secteurs les plus à risque et à sensibiliser les citoyens au respect des limites de vitesse. Ces trois axes sont :

• intervenir dans les zones prioritaires sur l’ensemble du réseau routier;
• améliorer la sécurité et la mobilité dans les secteurs résidentiels;
• renforcer la sécurité dans les zones scolaires.

L’approche retenue comporte également un important volet de sensibilisation. La Ville met en place chaque année une importante campagne de sensibilisation, intitulée : Dans mon quartier, je prends le temps de ralentir, qui vise la circulation automobile dans les quartiers résidentiels. Pendant cette campagne, la Ville annonce à l’avance les opérations de contrôle de la vitesse réalisées par les policiers, par l’envoi de messages textes (SMS) sur les téléphones mobiles. Ces messages sont diffusés en dehors des heures de pointe. Les citoyens doivent s’y abonner moyennant des frais standards. Ils peuvent également les recevoir par courrier électronique ou les obtenir sur le site Internet de la Ville de Québec.

Cette campagne se décline également dans les zones scolaires : Près de mon école, je prends le temps de ralentir. Les actions comme la présence policière, l’activité « policier d’un jour », l’installation de stèles radars et l’affichage distinctif visent à responsabiliser chacun des usagers de la route sur l’importance du respect de la signalisation aux abords des écoles.

Le service aux citoyens et une réponse cohérente aux demandes

La Déclaration de services de la Ville de Québec résulte d’une démarche d’amélioration continue, dans laquelle se sont engagés l’administration et le personnel. Rendue publique en 2010, elle vise à offrir aux citoyens des services de qualité, fiables, accessibles, efficaces et rapides.

L’application de la Déclaration de services s’inscrit dans les objectifs du Plan stratégique de la Ville. Elle contient des engagements précis en matière de prestation de services. Chaque employé les applique dans ses transactions avec ses clients ou ses collègues, et ce, dans tous les domaines d’activités.

Pour respecter les principes de la Déclaration, le défi consiste à assurer une réponse aux citoyens qui soit à la fois décentralisée et harmonisée en matière de circulation et de transport. La cohérence de la signalisation et des interventions est névralgique en matière de sécurité routière. Dans ce contexte, la Ville a amorcé l’élaboration de guides techniques reprenant les bonnes pratiques à adopter et les normes établies par les autorités compétentes. Ces guides seront exportables dans d’autres municipalités et permettront de documenter nos pratiques dans une perspective d’encadrement de la relève.

Fruits du travail de praticiens expérimentés, ils précisent également les orientations de la Ville sur les interventions à mettre en œuvre sur son territoire, en matière de circulation et de transport. Les guides servent d’outils de référence pour les techniciens en circulation et transport des arrondissements et balisent également les actions du Service de police et du Service de l’aménagement du territoire dans certains domaines. La collection des guides couvre plusieurs thématiques comme les normes de stationnement dans la rue, l’interdiction du virage à droite au feu rouge, l’encadrement de l’implantation de brigadiers scolaires, l’évaluation des cheminements pour écoliers, le déploiement d’outils de sensibilisation, etc.

Une version grand public de chacun des guides est produite sous forme de fiches d’information accessibles sur le site Internet de la Ville de Québec. Celles-ci vulgarisent, entre autres, les critères de décision et les paramètres d’intervention.

Perspectives d’avenir

La mise en œuvre du Plan de mobilité durable, de la Stratégie de la sécurité routière 2011-2013 et de plusieurs outils et mécanismes s’inscrivent au cœur de la qualité de vie des citoyens et de la vitalité économique de la collectivité. Les défis de la mobilité et de la sécurité sont intimement liés. En effet, la municipalité doit faciliter les déplacements des personnes et des biens, tout en mettant en place des conditions sécuritaires. Mais, au-delà des actions municipales, les citoyens ont également un rôle à jouer pour atteindre les résultats escomptés en matière de mobilité et de sécurité. La multiplication des actions individuelles a un effet sur le sentiment de sécurité et sur la qualité de vie.

Plaçant au cœur de ses préoccupations la conciliation des besoins particuliers des citoyens et des besoins collectifs, la Ville de Québec compte poursuivre ses actions pour améliorer la qualité de vie et accroître le sentiment de sécurité de ses habitants. Elle souhaite aussi les intégrer au cœur de ses actions.