Des projets structurants de transport routier en Algérie
Le transport joue un rôle important dans le développement d’un pays. Sa contribution aux volets économique et social n’est plus à démontrer aujourd'hui. Les modes de transport permettant le déplacement de la population et des marchandises sont appelés régulièrement à se développer afin de faire face à l’accroissement de la population et aux exigences de la vie quotidienne. Ce développement s’appuie sur la construction des infrastructures de base et sur la mise en place d’une politique de transport efficace. Pour qu’une politique de transport soit performante, elle doit s’appuyer sur des études fiables, des outils d’analyse et d’évaluation des démarches entreprises. Ceux-ci permettront de diagnostiquer une situation problématique et de détecter les anomalies à traiter dans les différents modes de transport.
De nombreux pays essayent de développer leur secteur des transports. Cependant, chacun d’eux intervient selon les moyens financiers dont il dispose et selon la stratégie nationale définie dans le cadre de leur politique d’aménagement du territoire.
L’Algérie, qui fait partie des pays d’Afrique du Nord, est convaincue que le développement de son secteur des transports doit figurer parmi les actions prioritaires à mener.
À cet effet, son instrument de planification territorial (schéma national d’aménagement du territoire), approuvé par les différentes instances et aussi par la loi n° 10-02 du 29 juin 2010 et publiée dans le journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire, trace la politique de développement du pays jusqu'en 2025.
Il accorde une attention particulière au secteur des transports terrestres, grâce à un programme d’infrastructures routières et autoroutières favorisant la fluidité des échanges entre les pays du Maghreb, de l’Afrique et de l’Europe du sud. Il mise sur la promotion du développement régional et national de l’Algérie.
Un vaste territoire en quête d’un réseau routier performant
Disposant d’un vaste territoire et d’une situation stratégique en Afrique du Nord, l’Algérie se positionne comme le 2e plus grand pays d’Afrique. Elle s’étend sur 1 622 km, le long des côtes méditerranéennes, et s’enfonce sur plus de 2 000 km dans le continent africain. Trois grands ensembles physiques constituent son territoire : les montagnes du Tell (4 %), les hauts plateaux (9 %) et le domaine saharien (87 %).
Cette répartition physique ainsi que la nature du climat ont influé considérablement sur la répartition de la population. Ainsi, 65 % de la population totale a choisi de s’installer dans les régions du nord du pays, très proches des côtes méditerranéennes.
Cela représente une superficie équivalant à 4 % du territoire national. Alors que les régions du sud (87 % du territoire algérien) ne comptent que 9 % de la population totale.
La densité de la population dans cette zone a influé sur la performance du secteur des transports, et plus particulièrement sur le transport routier. Ce dernier n’arrive cependant pas à satisfaire le besoin d’une population et d’une économie en croissance.
S’étendant sur plus de 180 039 km, selon les données 2009 du ministère des Travaux publics, son réseau routier compte 29 107 km de routes nationales, 23 888 km de chemins de wilaya*, 59 044 km de chemins communaux et 68 000 km de voiries urbaines.
La largeur des routes caractérise le réseau routier algérien : 80 % d’entre elles sont d’une largeur supérieure à 7 m. Les autres pays d’Afrique du Nord comptent uniquement 30 % de routes de cette dimension. Enfin, selon les statistiques du ministère des Travaux publics, 10 % du réseau routier du continent africain est construit sur cette largeur.
L’Algérie a atteint un taux de 85 % de revêtement de son réseau en 2009, alors que l’Afrique du Nord a enregistré, durant cette même année, seulement 50 % de routes recouvertes.
Dans le cadre de son schéma directeur routier national (2005-2025), l’Algérie a convenu de construire plusieurs autoroutes. Celles-ci viendront s’ajouter à l’autoroute existante, Est-Ouest, d’une longueur de 1 720 km.
Cette autoroute, qui constitue le projet du siècle pour ce pays, assure la liaison entre la wilaya* de Tlemcen et celle d’Annaba. En passant par 24 wilayas du pays, elle permet de réduire la congestion sur les différents types de routes et offre la possibilité de choisir de nombreux itinéraires afin d’éviter les pertes de temps dans les déplacements.
Cette autoroute, dite maghrébine puisqu'elle fait partie du projet de l’autoroute maghrébine, représente le lien avec le réseau routier des pays voisins (le Maroc, à l’ouest et la Tunisie, à l’est). Elle permet aussi d’assurer la liaison entre les autres pays (Libye et Égypte) ouvrant ainsi un grand couloir de circulation capable de servir d’autres modes de transport vers les pays d’autres continents.
Un programme de développement d’infrastructures routières important
Le programme (2010-2015) lancé par le ministère des Travaux publics vient renforcer le réseau routier existant par la réalisation de deux rocades autoroutières sur une distance de 500 km, d’une nouvelle autoroute sur les hauts plateaux, d’une longueur de 1 300 km et, enfin, 13 liaisons autoroutières sur une distance totale de 1 576 km.
Ce programme prévoit également la réalisation de : 10 000 km de routes frontalières et de désenclavement, 875 km de routes de contournement des grandes villes. Concernant le dédoublement des routes et les constructions neuves, 10 344 km sont concernés. De plus, des opérations d’entretien du réseau sont prévues sur plus de 26 600 km, à l’échelle nationale.
Le programme quinquennal (2010-2014) a consacré 15 % de son budget total (soit 42 G$) aux travaux publics (routes, ports, aéroports) et 13 % (soit 38 G$) aux transports ferroviaires, urbains et autres projets stratégiques.
L’année 2013 a été considérée par le ministre des Travaux publics algérien lors du Salon international des Travaux publics, organisé du 21 au 25 novembre 2012 à Alger, comme étant l’année du lancement de grands projets d’infrastructures routières à travers l’ensemble du territoire algérien. Parmi ceux-ci figure l’autoroute Est-Ouest des hauts plateaux (1 300 km) qui sera réalisée par des entreprises algériennes. Dans le même temps, seront installés la fibre optique qui couvrira toute la région, et un gazoduc. Une zone d’activités y sera alors implantée.
Cette nouvelle autoroute des hauts plateaux sera aussi reliée à l’autoroute Est-Ouest, et comportera des voies doubles, pour faciliter la circulation routière et l’accès aux villes.
&La réalisation de ce vaste programme quinquennal aura un effet positif sur le secteur des transports : il le rendra plus performant. Il garantira la liaison entre les différents réseaux de transport des pays voisins de l’Algérie.
Enfin, le développement du transport routier dans les hauts plateaux et le grand sud algérien permettra de redynamiser ce grand territoire à très faible densité de population. Il contribuera à la migration d’une partie de la population ainsi qu’à la délocalisation des unités de production industrielle, de la bande du nord vers l’intérieur du pays. Il ouvrira ainsi la voie à la production et à l’exportation algérienne à destination des autres pays africains.