Les écoroutes d’hiver : une façon novatrice d’entretenir les routes au ministère des Transports du Québec
Chaque hiver, près de 800 000 tonnes de sels de voirie sont utilisées pour entretenir les quelque 30 000 km de routes sous la responsabilité du ministère des Transports du Québec. Les fondants routiers jouent un rôle essentiel au maintien de la sécurité routière, mais leur utilisation peut entraîner des effets négatifs sur l’environnement. Ils affectent plus particulièrement des zones plus vulnérables telles que les sources d’eau potable ainsi que certains végétaux, espèces animales et milieux aquatiques. Conscient de ces impacts, le Ministère investit beaucoup d’efforts chaque année afin d’améliorer ses pratiques de gestion et d’implanter des stratégies d’entretien novatrices. Depuis l’hiver 2011-2012, un projet prometteur a vu le jour au Ministère : les écoroutes d’hiver.
Une écoroute d’hiver, qu’est-ce que c’est?
Une écoroute d’hiver est une route faisant l’objet d’un mode d’entretien particulier permettant de réduire les impacts des fondants sur les zones plus vulnérables et de diminuer la quantité de sels de voirie introduite dans le milieu. Ce mode d’entretien privilégie avant tout une intensification des interventions de grattage et l’utilisation d’abrasifs pour assurer la sécurité routière. Toutefois, dans certaines circonstances, l’utilisation de sels de voirie demeure la méthode préconisée, notamment lorsque la chaussée est glacée, ainsi qu’aux endroits critiques comme les pentes, les courbes et aux arrêts.
Initialement appelée « route blanche », comme le sentier de motoneige situé sur la Côte-Nord, l’initiative a été renommée « écoroute d’hiver ». Cette appellation permet de bien représenter l’aspect environnemental et la saison durant laquelle se déroule le projet.
Les écoroutes d’hiver s’appuient sur trois grands principes généraux :
1. La primauté de la sécurité routière. Comme sur l’ensemble du réseau du Ministère, la sécurité de tous les usagers de la route, quels qu’ils soient, doit demeurer la priorité tout au long de l’implantation et de l’exploitation de l’écoroute d’hiver.
2. L’adhésion du milieu. Toute initiative visant l’implantation et la mise en œuvre d’une écoroute d’hiver sur le réseau du Ministère doit recevoir l’adhésion des représentants élus du milieu.
3. Les répercussions sur les zones plus vulnérables. L’objectif principal d’une écoroute d’hiver est la protection des zones plus vulnérables et la réduction à la source de l’introduction de sels de voirie dans l’environnement.
Quatre projets pilotes : une réussite!
Quatre projets pilotes ont vu le jour au Ministère : deux depuis l’hiver 2011-2012 dans la Direction de l’Estrie et deux autres depuis l’hiver 2012-2013 dans la Direction du Saguenay– Lac-Saint-Jean–Chibougamau. Les projets se sont tous déroulés de façon satisfaisante et les différentes municipalités concernées ont réitéré leur appui pour la poursuite de l’initiative.
Fort de cette expérience, le Ministère a donc adopté, dans le cadre du Plan ministériel de gestion environnementale des sels de voirie, une action visant l’implantation d’au moins une écoroute d’hiver par direction territoriale. Cette initiative, prévue sur deux ans, portera à au moins 14 le nombre d’écoroutes d’hiver sur l’ensemble du Québec en 2015.
Un processus d’implantation structuré
L’introduction d’une écoroute d’hiver doit suivre un processus structuré puisque la sécurité des usagers demeure en tout temps la priorité. Le Ministère a donc mis en place un cadre de référence afin de baliser l’implantation d’une telle route et de faciliter la transition vers ce nouveau mode de gestion.
Les caractéristiques physiques de la route (type de circulation, débit journalier, etc.), la faisabilité opérationnelle, la proximité de zones plus vulnérables et la concertation avec les municipalités sont des aspects primordiaux qui seront tout d’abord analysés afin de déterminer si la route visée est adéquate pour une écoroute d’hiver.
Une fois les critères satisfaits et l’emplacement déterminé, les usagers de la route visée ainsi que les résidents des municipalités en seront informés. Des affiches de sensibilisation (voir figure 1) annonçant le mode d’entretien seront installées aux délimitations ainsi qu’en amont de la route. De plus, un dépliant d’information (voir figure 2) sera distribué aux résidents locaux afin d’expliquer la démarche entreprise par le Ministère.
Une route à découvrir!
Les écoroutes d’hiver présentent une solution permettant de faire cohabiter développement durable et déplacement sécuritaire. Introduire une écoroute d’hiver dans un secteur, c’est diminuer les effets négatifs des fondants sur l’environnement tout en conservant la sécurité routière en avant-plan.