Participation de l'AIPCR-Québec à l'Association mondiale de la route (AIPCR) : des retombées marquées
C’est à l’occasion de la dernière assemblée générale annuelle du Comité AIPCR-Québec, qui avait lieu à Québec le 5 décembre 2014, qu’a été présenté le Rapport 2013-2014 de la participation de l’AIPCR-Québec à l’Association mondiale de la route (AIPCR).
Ce rapport fait état des retombées les plus percutantes découlant de l’avancement des travaux dans le cycle 2012-2015 et non pas uniquement des travaux de l’année ciblée. Il permet de mettre en évidence les connaissances acquises, la diffusion du savoir-faire et le réseautage existant. Il souligne également le travail de longue haleine réalisé par plusieurs comités techniques de l’AIPCR et dont les retombées ne seront apparentes que subséquemment.
Par ce rapport, l’intention est de colliger les idées et les retombées qui sont applicables au Québec et de déterminer les moyens d’action qui permettront d’intégrer ces connaissances aux façons de faire. Les retombées sont considérées selon trois catégories distinctes. D’abord, l’intégration des connaissances au Québec permet d’évaluer concrètement la façon dont celles-ci peuvent influencer nos pratiques ou encore contribuer à l’amélioration des connaissances qui permettent d’avancer en s’inspirant de l’expérience des autres. Dans bien des cas, il s’agit de retombées tangibles. Sous un autre angle, la diffusion du savoir-faire hors Québec vise à accroître le rayonnement et la visibilité du Québec quant à son expertise et à ses différentes réalisations à l’extérieur du Québec. Cette retombée répond également à l’un des objectifs de l’AIPCR visant à diffuser les meilleures pratiques et à soutenir le développement des pays en développement et en transition. Pour sa part, le réseautage constitue un outil extraordinaire pour joindre des personnes-ressources en vue d’obtenir des renseignements rapides concernant leur spécialité, voire une solution à des problèmes.
Le texte qui suit présente ces retombées pour les quatre thèmes stratégiques.
Au regard du Thème stratégique 1 – Gestion et performance, les travaux mettent en évidence les défis que doivent relever les autorités routières afin de répondre à leur mission. Ces autorités doivent s’assurer que les sommes investies dans les infrastructures routières répondent aux besoins de la collectivité. Qu’il s’agisse du choix des projets ou du mode de financement, le citoyen exige une grande transparence dans les décisions prises par les autorités et qu’une organisation intègre les réalise. Les connaissances acquises visent ainsi à mieux cerner la gestion des risques, incluant les risques reliés aux changements climatiques, et à soutenir la prise de décision dans les projets de transport. Une gestion performante de ces biens publics pourra de ce fait bénéficier aux générations futures.
Pour le Thème stratégique 2 – Accessibilité et mobilité, les retombées de la participation québécoise aux comités techniques relèvent surtout des catégories d’intégration des connaissances et du réseautage. En effet, la participation active du Québec au XIVe Congrès international de la viabilité hivernale, à Andorre, n’est pas étrangère à cette tendance. La délégation québécoise ne s’est pas limitée à diffuser son savoir-faire, elle a aussi su intégrer les pratiques observées ailleurs dans le monde et renforcer les communications avec ses partenaires internationaux aux prises avec des problématiques similaires. Un autre exemple significatif de cette tendance est le choix de la ville de Montréal comme hôte du Congrès international des STI en 2017. Cette réussite est le fruit de nombreuses activités de réseautage et de la visibilité de Montréal procurée par la participation du représentant du Québec au Comité technique 2.1. Il faut aussi noter la participation continue aux travaux du comité technique sur le transport routier qui permet de tenir compte des innovations et des bonnes pratiques internationales lors de l’élaboration des règlements et des politiques de camionnage tant sur les plans technique qu’économique.
Au regard du Thème stratégique 3 – Sécurité, les retombées contribuent à l’amélioration de la sécurité routière et du bilan routier. Malgré les gains obtenus ces dernières années, il importe de maintenir le développement de nouvelles stratégies d’intervention et de suivre les derniers développements et les pratiques innovantes en matière de sécurité routière et d’exploitation des tunnels routiers. D’une part, l’intégration des facteurs humains et la prise en compte de la distraction des conducteurs dans le processus de conception routière, pour ne nommer que celles-ci, répondent à cette volonté. D’autre part, l’aménagement du territoire et les différentes activités reliées à la gestion et à l’exploitation d’un tunnel routier constituent des activités essentielles au maintien d’un réseau routier sécuritaire. Les activités du Thème stratégique 3 tiennent donc compte d’un enjeu stratégique du ministère des Transports qui vise à maintenir sécuritaire son réseau routier tout en conservant son savoir-faire et son expertise à l’interne. Ces activités visent aussi les objectifs de rapatriement de l’expertise au sein des équipes techniques pour garantir une bonne gestion des fonds publics.
Par ailleurs, le Québec, comme l’AIPCR, s’est mobilisé au sujet de la Décennie d’action pour la sécurité routière proclamée par l’ONU afin de coordonner ses actions en matière de sécurité routière pour sauver encore plus de vies sur les routes. Plus particulièrement, les travaux des Comités techniques 3.1 et 3.2 contribueront à trois des cinq axes de la Décennie d’action, à savoir développer la capacité de gestion, influer sur la conception des routes et la gestion des réseaux et, enfin, influer sur le comportement des usagers.
Pour les quatre comités techniques du Thème stratégique 4 – Infrastructures, les principaux constats sur les retombées pour la communauté routière québécoise sont principalement associés à l’intégration de connaissances suivie d’actions associées au réseautage et à la diffusion du savoir-faire hors Québec. Les enjeux traitant de la durée de vie des couches de roulement en fonction du type de travail et du type de construction, de même que les enjeux concernant les méthodes innovantes d’intervention ainsi que les échanges techniques relatifs à l’auscultation des chaussées et des ponts sont essentiels à la planification et la gestion intégrées des transports. Une participation active aux travaux de ce thème stratégique permet, d’une part, d’améliorer nos connaissances et, d’autre part, de valider nos pratiques en matière d’intervention et d’auscultation.
Bien que l’apport principal de l’AIPCR pour le secteur des transports au Québec se situe en matière de connaissances, qu’elles soient acquises ou partagées, il est aussi positif de constater qu’un grand nombre d’actions sont menées dans un contexte de réseautage, un indice révélateur d’une tendance forte vers un processus interactif de partage des connaissances dans l’ère de plus en plus dominante du numérique.
Les résultats présentés dans le rapport démontrent que la participation du Québec aux travaux de l’AIPCR permet de défendre ses intérêts à l’intérieur des comités techniques, de faire inscrire aux programmes de travail de ces comités des sujets d’intérêt pour le Québec pour l’acquisition de connaissances, de promouvoir le savoir-faire québécois et de développer un réseau de gestionnaires et de spécialistes pour bénéficier d’une veille technologique efficace et avoir accès en temps réel à de l’information hautement stratégique.
En somme, le travail effectué au sein de l’Association mondiale de la route, notamment dans les 17 comités techniques, est d’une grande importance. Ces efforts permettent de déterminer, de développer et de diffuser les meilleures pratiques et des outils efficaces d’aide à la décision en matière de routes et de transport routier pour ensuite les intégrer dans notre réalité respective, dans le contexte d’un transport durable et intégré. Les différentes retombées présentées dans ce rapport constituent des apports importants dans les domaines de la gestion, de la mobilité, de la sécurité et des infrastructures.
Le rapport est disponible sur le site Internet de l’AIPCR-Québec à l’adresse suivante : http://www.aqtr.qc.ca/images/stories/DirectionsTechniques/AIPCR_2015/rapport2013-2014_participation_aipcr-quebec_association_mondiale_de_la_route.pdf.
15e édition du Concours de mémoires AIPCR-Québec
En cette 15e édition du concours de mémoire AIPCR-Québec, commandité par Stantec, le prix de 2000 $ a été décerné à Simon Dumais (Université Laval) – pour le mémoire Utilisation des revêtements routiers à albédo élevé afin d’atténuer l’effet des changements climatiques. C’est avec plaisir que nous félicitons le gagnant et que nous remercions le commanditaire.
« L’utilisation des revêtements à albédo élevé (RAE) est proposée comme une technique afin de contrer les effets du réchauffement climatique. Ces revêtements permettent de lutter contre les îlots de chaleur urbains et de stabiliser les remblais routiers construits sur pergélisol sensible au réchauffement. Plusieurs types de RAE sont disponibles et présentent des particularités pouvant convenir à différents types de projets. Les bénéfices de l’utilisation des RAE sont nombreux. En plus des deux décrits précédemment, ils contribuent aussi à l’amélioration de la qualité de l’eau de ruissellement, des propriétés mécaniques des enrobés bitumineux, de la sécurité routière, de la qualité de l’air et de la qualité de vie des habitants des villes. La valorisation des RAE peut se faire en fournissant aux concepteurs des outils afin de calculer facilement les bénéfices liés à leur utilisation. De plus, les agences de transport doivent élaborer des normes régissant les propriétés et l’utilisation des REA. Elles peuvent aussi faire la promotion de leur utilisation afin d’étendre leur implémentation. »
La solution présentée dans ce mémoire répond de près ou de loin à plusieurs enjeux traités par les différents comités techniques de l’AIPCR. Elle touche plus particulièrement les enjeux associés au changement climatique et à la durabilité ainsi que ceux liés aux aspects économiques des réseaux routiers et au développement social. Elle s’arrime également aux enjeux des réseaux des routes rurales et des chaussées routières.