S’ouvrir aux données libres
Depuis 2012, la Société de transport de Montréal (STM) rend disponibles sur son site ses données de transport sous format General Transit Feed Specification (GTFS). Cette décision est l’aboutissement d’une discussion avec la communauté des développeurs qui déjà, depuis un certain temps, réclamait les jeux de données pour pouvoir à leur guise développer des applications relatives au transport.
Il a été décidé d’utiliser le format des données GTFS de base en sachant que certaines informations pertinentes au transport n’y étaient pas, par exemple des messages reliés à certains horaires et les informations sur l’accessibilité des bus. La STM a déjà transmis un jeu de données à Google, à partir desquelles cette dernière alimentait son planificateur de trajet. L’équipe des technologies de l’information a tout de même travaillé pour adapter les données GTFS aux besoins des développeurs d’applications. En effet, certaines informations superflues ou parfois redondantes se trouvaient dans le fichier et risquaient d’en rendre l’utilisation difficile.
Il a été décidé de ne pas proposer, pour l’instant, d’entente contractuelle avec les développeurs, mais de laisser les données libres d’accès sur le site web. Ces données sont accompagnées d’un document qui explique le contenu des fichiers et précise certaines règles d’utilisation des données.
Mentionnons que les applications qui seront créées par les développeurs ne peuvent ni reprendre le logo de la STM ni donner l’impression que l’application est un produit offert par la Société.
La STM a remarqué un engouement de la part des développeurs depuis que les données sont rendues disponibles, car de nombreuses possibilités s’offrent à eux. Par exemple, les développeurs vont pouvoir combiner les données de Montréal, Laval et la Rive-Sud afin de créer des planificateurs régionaux.
La STM a d’ailleurs utilisé le jeu de données GTFS des agences partenaires de la région afin de développer un planificateur pour ses applications mobiles. En effet, la STM a choisi de maintenir, pour le moment, ses propres applications et ne laisse pas uniquement le marché prendre en charge cet aspect de l’information clientèle.
À ce jour, plus d’une vingtaine d’applications ont été développées par des tierces parties.
Les hacketons, pour développer des liens avec les développeurs
À quelques reprises, la STM a participé à des concours ou des hacketons, ces événements intensifs de création informatique qui réunissent des centaines de développeurs prêts à créer des applications à partir de différentes données municipales. Un jury décide alors des applications les plus prometteuses et peut remettre des prix à leurs développeurs.
Ce type d’événement, qui se déroule sur une journée, permet de découvrir des idées originales qui valent la peine d’être développées, mais surtout, il permet de tisser des liens plus étroits avec cette communauté. En effet, il importe de comprendre les besoins de ces relayeurs d’informations et créateurs de contenus.
Évolution des données
Pour le moment, les données de la STM sont considérées comme satisfaisantes, mais plusieurs souhaitent avoir accès à d’autres types de données, tels que l’achalandage à une station de métro ou à un arrêt de bus. Malgré les efforts de la STM à produire des données de qualité, le défi est de rendre utilisable, pour la communauté des développeurs, un volume considérable de données. De plus, ces données sont souvent complexes et il importe de les documenter de façon claire afin qu’elles puissent être facilement utilisées par les développeurs.
Hormis ces questions de fond, la STM est consciente qu’elle devra faire évoluer ses données libres. Nous travaillons à rendre disponibles les horaires accessibles aux personnes en fauteuil roulant et certains messages diffusés avec les horaires. Quelle sera la prochaine donnée disponible? La liste peut couvrir différents secteurs d’activité. L’orientation prise par la STM est que cette information puisse servir directement les intérêts de l’utilisateur du transport collectif et qu’elle ait donc un lien avec ses déplacements ou l’amélioration de l’expérience client.
Un point à améliorer afin de travailler plus étroitement avec cette communauté est de créer une méthode privilégiée d’échanges : la création d’une infolettre par exemple ou encore une alerte courriel qui permettrait de communiquer rapidement des informations à ces fournisseurs indépendants. Cela permettrait aussi d’améliorer le niveau général des données disponibles sur ces applications.
La STM a choisi de laisser une certaine portion du marché de l’information aux usagers à des acteurs extérieurs à la société, afin que le consommateur en sorte gagnant et qu’il puisse choisir parmi plusieurs applications celle qui convient le mieux à ses besoins. Que cette application soit produite par la STM ou par une tierce partie importe peu. De plus, nos développeurs sont souvent dans des entreprises pouvant mieux répondre aux évolutions rapides de la technologie et donc offrir des services au goût du jour.