Résumé

Colloque Mobilité électrique : intégration, exploitation, solutions

Initié par la Table d’expertise sur la Mobilité durable, le colloque Mobilité électrique : intégration, exploitation, solutions a eu lieu à Montréal, le 11 décembre 2015.

Cette journée a porté sur les enjeux de planification, de gestion et d’exploitation d’une flotte de véhicules électriques. Elle a aussi été l’occasion de faire intervenir des experts sur les possibilités et les difficultés du transport de personnes et de marchandises par ce type de véhicules. Enfin, les répercussions de la mobilité électrique sur les milieux urbains, tout comme les solutions d’intégration des infrastructures de recharge, ont été présentées.

La première conférence, présentée par Mme Chantal Guimont de Mobilité électrique Canada, a permis de retracer l’évolution de la mobilité électrique au Canada. Mme Guimont a présenté les clés pour le déploiement de la mobilité électrique, soit une communication efficace, des essais routiers et des incitatifs financiers. Il a aussi été question des défis à d’adoption de véhicules électriques. Selon madame Guimont, le plus grand défi est de structurer la communication et de faire en sorte que l’offre suive la demande.

Ensuite, M. Gilles Dufort a présenté la stratégie de la Ville de Montréal en matière de mobilité électrique. Parmi les initiatives, notons l’installation d’un réseau de bornes de recharge, le déploiement d’un réseau de véhicules électriques en libre-service et la mise en œuvre d’une Politique verte du matériel roulant. La Ville de Montréal poursuit également la collaboration avec ses partenaires et mettra en œuvre un plan d’action en développement économique.

La conférence de M. Louis Tremblay d’Add Énergies a offert un point de vue technique sur la mobilité électrique en abordant la question des bornes de recharge et des systèmes permettant de réguler l’approvisionnement des voitures en électricité. Il a aussi été question du projet Campus Bell de l’Île des Soeurs.

Après la pause-café, M. Ian Neville a montré comment la Ville de Vancouver s’engage dans la mobilité électrique. La stratégie de la Ville de Vancouver repose sur sept actions, dont la mise en place de bornes de recharge rapides (en partenariat avec BC Hydro), une campagne de sensibilisation ainsi que l’achat de véhicules municipaux électriques. La Ville a aussi modernisé le code du bâtiment pour y inclure certaines dispositions concernant les véhicules électriques.

Cette conférence a été suivie d’une table ronde portant sur les défis de gestion d’une flotte de véhicules électriques, et qui a permis de rassembler différents acteurs : M. Thierry St-Cyr de Taxelco, M. Marco Viviani de Communauto, M. Khelil Khelil de Purolator, M. Éric Chartrand de Chartrand et M. Marc-André Bois du Centre de gestion de l’équipement roulant du ministère des Transports du Québec. Malgré leurs expériences différentes, tous les intervenants s’entendent sur le fait que l’acquisition de voitures électriques n’implique pas seulement un mode de propulsion différent, mais de repenser toute la gestion du parc (disposition des véhicules dans le garage, etc.). Ils soulignent également l’importance d’offrir des formations aux usagers et de bien les accompagner.

Dans le cadre du déjeuner-causerie, le ministre des Transports, M. Robert Poëti, a fait valoir l’importance de la mobilité électrique pour diminuer la dépendance au pétrole, mais aussi comme potentiel de développement économique.

Après le déjeuner-causerie, M. Andrew Papson de Foothill Transit a présenté l’expérience de Foothill Transit. Située en banlieue de Los Angeles, cette société de transport a acquis son premier autobus électrique en 2010. Pour Foothill Transit, les autobus électriques ont plusieurs avantages, notamment leur faible coût d’entretien. Il admet toutefois qu’il leur est impossible d’anticiper les coûts d’entretiens et de réparations lorsque l’âge des véhicules augmentera.

Après sa conférence, M. Papson a été rejoint par trois autres professionnels québécois œuvrant au sein de sociétés de transport pour échanger autour des défis de gestion d’une flotte de véhicules électriques servant au transport collectif. Les conférenciers ont abordé leurs sources de motivations, les outils mis en place pour accompagner les usagers, ainsi que les défis d’exploitation. Ils ont aussi discuté de la place de l’autobus électrique dans le futur. Sur ce point, la plupart des conférenciers s’entendent sur le fait que le bus électrique deviendra le standard pour les sociétés de transport d’ici quelques années. Ils sont toutefois d’avis que d’ici là, il reste certains écueils technologiques à affronter.

M. Nicolas Malhéné de EIGSI La Rochelle a ensuite enchaîné en présentant deux expérimentations utilisant l’électromobilité pour lutter contre la pollution urbaine : d’abord, le projet COLIS URBAINS, un projet qui vise à renforcer les méthodes d’analyse des acteurs locaux pour définir de nouveaux schémas logistiques urbains. Ensuite, il a présenté le projet de développement d’un véhicule léger électrique servant à la livraison de colis de petits poids.

Pour conclure cette journée, M. Pierre Roy, conseiller au ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, a fait un retour sur le chemin parcouru depuis 2009, alors que les premières mesures pour favoriser la mobilité électrique étaient mises de l’avant. Il reste toutefois plusieurs défis à relever, notamment la question de l’autonomie des voitures sur plus de 300 km, ainsi que le choix restreint des véhicules actuellement offerts sur le marché.