La STM : résolument engagée dans l’électrification de son réseau

Lundi 21 mars 2011
Mobilité durable, Mobilité durable
Trolleybus

Quatorzième entreprise en importance au Québec, la Société de transport de Montréal (STM) est au coeur du développement économique de la région de Montréal et contribue à la qualité de vie des citoyens et au développement durable. La Société développe et exploite pour sa clientèle un réseau intégré de métro et d’autobus ainsi qu’un service de transport adapté. Elle assure des déplacements fiables, rapides, sécuritaires et confortables. Ses clients, ses employés ainsi que ses partenaires institutionnels et commerciaux sont fiers d’y être associés, car elle est reconnue pour livrer des services de qualité à juste coût.

Pour soutenir la croissance de l’achalandage, la STM a des objectifs ambitieux qui ne pourront être atteints qu’en misant sur le maintien et le développement de modes structurants de transport collectif pour augmenter l’offre de service de 32 %. À cet effet, son Plan stratégique 2020 vise un transfert modal de 5 % des automobilistes vers le transport collectif, lequel permettrait d’atteindre 540 millions de déplacements annuels sur les réseaux de la STM d’ici 2020, soit une hausse de l’achalandage de 40 %. Atteindre cet objectif éviterait ainsi des émissions nettes de 780 000 tonnes de GES, tout en allégeant le réseau routier montréalais déjà saturé et qui fait l’objet d’importants problèmes de congestion.

Le transport collectif constitue une solution prisée dans la lutte contre le réchauffement climatique dans le contexte actuel où le secteur du transport est la principale source de GES au Québec avec près de 40 %, dont 50 % dans la région de Montréal. Toutefois, bien que le transport collectif ne soit responsable que de 0,3 % des émissions de GES au Québec, seul un travailleur sur six l’utilise quotidiennement. De plus, un déplacement en transport collectif émet quatre fois moins de GES qu’en auto. Enfin, un autobus bondé permet d’éviter les émissions d’une cinquantaine d’automobiles.

Avec près de 390 millions de déplacements en 2010, représentant une croissance d’au moins 1,4 % comparativement à 2009, la STM a permis d’éviter l’émission de l’équivalent de quelque 509 000 tonnes de CO2. Même si le bilan GES du transport collectif montréalais est excellent, notamment avec son métro qui fonctionne à zéro émission en étant entièrement électrique, la Société poursuit des efforts constants pour diminuer ses propres émissions de GES.

Un réseau de métro à zéro émission performant

La STM recevra 468 nouvelles voitures de métro MPM-10 qui seront mises en service à partir de 2014 et participera au prolongement du réseau du métro. Rappelons que selon le Collège impérial de Londres, le métro de Montréal jouit d’une empreinte de carbone globale parmi les plus faibles au monde.

Des percées importantes au réseau des autobus

Parmi les initiatives mises de l’avant depuis quelques années à la STM, mentionnons la mise en place d’un programme de conduite écolo qui a globalement permis de réduire ses émissions de 3 200 tonnes de GES et l’utilisation du biodiesel B5 qui s’est traduit par la réduction de 3 500 tonnes de GES. Par ailleurs, la mise en place des mesures préférentielles pour autobus – plus de 350 kilomètres de voies réservées d’ici 2014 – permettra d’augmenter la vitesse commerciale des autobus et de réduire ainsi de 1 % à 30 % les émissions de GES.

L’arrivée des autobus hybrides

À compter de 2012, la STM achètera uniquement des autobus à propulsion hybride biodiesel-électrique qui engendreront des économies moyennes de 30 % de carburant, soit une réduction équivalente des émissions atmosphériques. En effet, elle se procurera quelque 320 autobus à propulsion hybride d’ici 2017. Elle délaissera donc de façon progressive les autobus à propulsion diesel, tout en maintenant une vigie sur les biocarburants afin d’en optimiser leur utilisation.

Le choix de ce mode de propulsion s’inscrit dans la foulée des résultats très concluants qui découlent d’une étude effectuée en 2009 dans le cadre du Programme de démonstration en transport urbain de Transports Canada, réalisé conjointement avec la Société de transport de l’Outaouais, avec la collaboration financière de Transports Canada et du ministère des Transports du Québec. Pour y arriver, la STM avait instrumenté, à la manière de la Formule 1, huit autobus hybrides et six autobus traditionnels pour recueillir quelque vingt milliards de données télémétriques.

L’étude, qui portait sur la performance énergétique des autobus hybrides comparativement à celle des autobus traditionnels, a démontré que la technologie hybride est particulièrement avantageuse lorsque la vitesse moyenne en service est relativement basse (18 km/h) et que la distance entre les arrêts demeure courte. Ce mode de propulsion a permis de réduire la consommation de carburant de 30 % en moyenne à Montréal comparativement à la propulsion standard, ce qui représente une réduction proportionnelle des émissions de GES.

Nouvelles technologies éprouvées

Les ingénieurs de la STM ont en outre pu valider d’autres pistes d’économies de carburant grâce à l’instrumentation déjà en place.

D’abord, la STM a remplacé le système de refroidissement du moteur diesel, composé d’un ventilateur hydraulique standard sur un autobus traditionnel et sur un autobus hybride, par huit petits ventilateurs électriques sur chacun des autobus, ce qui a donné des résultats très concluants. En effet, les mesures prises lors des essais font état d’économie de carburant de 15 % par autobus modifié avec le nouveau système. C’est pourquoi dès 2011, la Société procédera à l’acquisition et à l’installation de ce système qui améliorera l’efficacité énergétique de ses autobus urbains. La modification touchera 239 autobus qui parcourent en moyenne 50 550 kilomètres par année et qui consomment plus de 32 500 litres de carburant chacun. Avec une économie de 15 % sur l’ensemble de ces autobus qui consomment 7,8 millions de litres de carburant annuellement, la consommation sera réduite de 1,2 million de litres par année, soit une diminution de plus de 3 100 tonnes de GES par année.

D’autre part, la STM a évalué un nouveau logiciel, nommé Topodyn, dans le cadre de ce projet. Les tests ont démontré que ce logiciel permet à la transmission électronique standard installée sur certains autobus d’accélérer progressivement et d’optimiser l’utilisation du moteur biodiesel, ce qui se traduit à nouveau par une économie de carburant de 15 %.

Le potentiel d’économie de carburant de ces deux initiatives a permis à la STM d’obtenir une subvention de 7,4 M $ du gouvernement du Québec pour modifier les moteurs et les transmissions des 307 plus récents autobus. À terme, la Société investira 16,8 M $ pour modifier un total de 497 autobus. De ce fait, les ventilateurs électriques de refroidissement des moteurs équiperont tous les prochains autobus hybrides achetés par la STM.

L’effet combiné de l’installation d’une ventilation électrique et du logiciel Topodyn a permis de réduire la consommation de carburant de 31 % sur un véhicule standard, donc l’équivalent en émission de GES. L’autobus à propulsion hybride, lorsqu’il est équipé d’un système de ventilation électrique, maintient pour sa part une réduction de consommation de carburant d’environ 45 % comparativement à un autobus standard.

Vers des solutions plus écolos pour le réseau de surface

Au cours des prochaines années, la STM misera sur le développement de son réseau d’autobus avec l’acquisition d’autobus réguliers et articulés à propulsion hybride. De plus, dans la foulée de l’électrification progressive de son parc, elle mettra en place le réseau initial d’autres modes de transport entièrement électrifiés, comme le trolleybus et le tramway.

Projet pilote

En collaboration avec les autres sociétés de transport membres de l’Association de transport urbain du Québec (ATUQ), la STM entend mettre à l’essai des autobus électriques à batteries rechargeables et développer une expertise en matière de « biberonnage », c’est-à-dire que les autobus feront le plein d’électricité aux extrémités de chaque ligne ou le long des parcours. Ce mode de propulsion entièrement électrique, muni de batteries à recharge rapide, fonctionnera silencieusement et n’engendrera aucune émission de GES.

L’évaluation des autobus électriques

La STM devrait acquérir rapidement quelques autobus électriques à batteries rechargeables et effectuer d’autres essais. En effet, le gouvernement du Québec prévoit investir 30 M $ pour le développement d’un autobus québécois entièrement électrique rechargeable d’ici 2013. Dans le cadre de projets pilotes, deux autres technologies pourraient faire l’objet d’études, soit les systèmes à permutation de batteries et les systèmes avec des supercondensateurs au lieu des batteries.

Le trolleybus : un moyen de transport fiable et éprouvé

Comme il requiert l’installation d’infrastructures de distribution d’électricité au-dessus des rues et des voies réservées au transport collectif, le trolleybus pourrait être une solution envisageable sur les lignes les plus importantes et les plus achalandées, par exemple les futurs réseaux de transport rapides en site propre (les systèmes rapides par autobus « SRB ») mentionnés dans le Plan de transport de la Ville de Montréal. Les performances éprouvées des trolleybus se prêtent dès maintenant aux dessertes très achalandées de type SRB, alors qu’il faudra encore attendre plusieurs années pour voir de telles performances avec des autobus à batteries rechargeables.

Les études actuelles démontrent que l’impact du trolleybus sur l’environnement est positif. À titre d’exemple, son implantation sur la ligne Saint-Michel réduirait les émissions de GES de 2 500 tonnes par an, soit l’équivalent des émissions annuelles de GES de 440 automobiles qui parcourent 20 000 kilomètres.

Les études visant l’implantation éventuelle du trolleybus sont en cours, car ce mode de transport présente plusieurs avantages tels qu’une plus grande autonomie, vitesse et capacité que l’autobus au biodiesel, jumelés à une technologie propre, solide et déjà éprouvée. En effet, la motorisation électrique des trolleybus permet un meilleur confort des passagers et offre en prime le silence d’exploitation.

Le tramway

Comme le prévoit le Plan de transport de la Ville de Montréal, des études d’avant-projet pour le réseau initial de tramway sont en cours.

Horizon 2025

Avec son Plan stratégique 2020, la STM se positionne clairement comme un citoyen corporatif engagé à contribuer à l’essor économique de la région et à participer à l’atteinte des objectifs gouvernementaux de mobilité durable et de réduction des GES. Dès maintenant, toutes les actions de la STM mènent vers un objectif incontournable et très précis : électrifier le réseau de surface.

Au cours des deux prochaines décennies, les perspectives d’utilisation accrue de l’électricité dans le réseau de la STM apparaissent bonnes. En effet, les prolongements du métro, les nouvelles voitures de métro MPM-10, l’implantation de certains trolleybus et du tramway augmenteront la part de l’électricité dans les transports. À la suite des projets pilotes, les autobus électriques munis de batteries rechargeables feront leur apparition progressivement sur les lignes d’autobus régulières de la STM. Ainsi, le nombre de lignes desservies par ces autobus augmentera au fur et à mesure que les performances des batteries s’amélioreront.

Aux alentours de 2025, avec des performances se rapprochant des autobus actuels en matière de capacité et d’autonomie, l’autobus électrique à batteries rechargeables deviendra l’autobus standard de la STM.

Le transport collectif offert par la STM est déjà un très bon choix écoénergétique et il le deviendra encore plus au cours des prochaines années, notamment grâce à l’amélioration de la performance des autobus actuels et, surtout, à une plus grande utilisation de l’électricité. L’électrification du transport collectif, c’est 100 % bon pour le Québec!

Sur la toile

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AQTr

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