La signalisation routière : un moyen de communication entre les usagers et la route
La signalisation routière est l’outil de communication par excellence entre la route et ses usagers. Elle est principalement composée de panneaux, de marques sur la chaussée et de signaux lumineux. Elle permet à l’usager d’adapter sa conduite aux particularités présentes sur la route. La signalisation agit comme le mode d’emploi de la route, en édictant des prescriptions, en signalant des dangers et en donnant des renseignements sur comment et où se diriger pour se rendre à destination. Elle rend ainsi la conduite plus facile et sécuritaire.
Par définition, la signalisation c’est : un signal lumineux ou sonore, panneau, marque sur la chaussée ou dispositif destiné à interdire, régir ou contrôler la circulation ou le stationnement, ou à informer les usagers. (tome V, section 1.3)
La signalisation doit être lue et comprise en situation de conduite. Elle doit être visible dans l’obscurité, le brouillard, la pluie ou la neige. Son message doit être clair et compréhensible pour tous les usagers de la route, que ceux-ci soient en mode véhiculaire, cycliste ou piéton.
Par contre, trop souvent celle-ci est utilisée à mauvais escient ou encore comme moyen de régler une problématique de géométrie. Il est beaucoup moins dispendieux d’installer un panneau de signalisation que de revoir la géométrie d’une route ou d’un passage piétonnier.
La signalisation routière… « D’hier à aujourd’hui »
Au Québec, la signalisation routière moderne a été introduite dans les années 1920 par J.-Omer Martineau, assistant-ingénieur en chef du ministère de la Voirie. M. Martineau a remplacé le texte présent sur la majorité des panneaux de signalisation par des pictogrammes. Ce changement visait à aider les conducteurs analphabètes de la province. Peu après, certains pictogrammes utilisés au Québec ont été repris sur le réseau routier canadien. D’ailleurs, en 1949, lors de la Conférence mondiale sur les transports routiers, l’importance de la signalisation routière symbolique a été reconnue par les pays de l’ONU. Aujourd’hui, des pictogrammes sont utilisés sur les réseaux routiers partout dans le monde. Au Québec, la signalisation symbolique représente plus de 90 % de la signalisation routière! Par contre, encore de nos jours, en Amérique du Nord, on retrouve des panneaux avec seulement du texte pour informer les usagers des particularités de la route (danger, obstacles, manœuvre permise, etc.).
Comparaison de panneaux québécois et américains
Près de 100 ans après l’apparition des panneaux à pictogramme au Québec, les défis de la signalisation sont tout autres, mais autant d’actualité. En effet, le réseau routier québécois compte maintenant plus de 185 000 km de routes et près de 6 millions de véhicules en circulation, comparativement à une estimation de 30 000 km et 100 000 véhicules dans les années 1920.
Aujourd’hui, le Québec a ses propres normes de signalisation qui tiennent compte des conventions internationales. Selon ces normes, on distingue quatre catégories de panneaux : les prescriptions, les dangers, les travaux et les indications. Ils ont des formes et des couleurs précises pour indiquer des messages spécifiques. La forme des panneaux, leur taille, leur pictogramme, l’écriture qui s’y trouve et leur installation sont aussi normalisés.
Dans les années 1990, une campagne d’information du ministère des Transports a eu comme slogan « La route vous parle, Écoutez-la ! ». Elle visait à améliorer la connaissance générale de la signalisation routière. Cette campagne, en lien avec la révision des normes de signalisation, permettait de faire le pont sur la compréhension des panneaux auprès des usagers de la route.
Les défis d’aujourd’hui
Pour qu’elle soit bien comprise, la signalisation doit être uniforme et homogène. Elle doit être étudiée en considérant l’ensemble du réseau routier, et pas seulement au cas par cas.
Ainsi, les usagers doivent rencontrer les mêmes messages lorsqu’ils sont dans des situations semblables. Dans un secteur, la signalisation doit transmettre un message unique pour éviter la confusion. Les responsables d’une route doivent donc faire un usage judicieux des panneaux de signalisation. Une surutilisation tend à diminuer le respect du message qu’elle transmet en plus d’être une distraction sur les routes. Certains pourraient dire : « Trop c’est comme pas assez. » L’excès de signalisation peut le plus souvent être évité en suivant les normes (tome V, des normes d’ouvrages routiers du Québec).
Exemple de surabondance de panneaux
Plus encore, pour garantir son efficacité, la signalisation doit être installée en suivant les spécificités des normes. Lorsque l’espace est limité, installer un nouveau panneau peut être un défi :
• Des panneaux de catégories différentes ne doivent pas être installés sur un même poteau, sauf dispositions contraires (tome 5, 1.13.1);
• Aucune signalisation ne doit être installée derrière les panneaux d’arrêt, de cédez le passage ou de zone scolaire (dont la forme est particulière aux panneaux) pour éviter que sa forme soit difficilement reconnaissable (tome 5, 1.7);
• Des panneaux de danger différents ne doivent pas être installés vis-à-vis de chaque côté de la chaussée (tome 5, 1.13.1).
Exemple de mauvaises installations
Fiches techniques d’information
Afin d’assurer la qualité de la signalisation sur le réseau routier québécois, de nouvelles fiches techniques seront réalisées et distribuées pour mettre à jour les connaissances des décideurs publics, des entrepreneurs et des professionnels reliés au domaine du transport. Ces fiches offriront de l’information sur différents aspects à considérer lors de l’installation de la signalisation. Elles feront un survol des connaissances de base à maîtriser en signalisation routière et indiqueront principalement où aller chercher l’information pour mettre en place le bon panneau, au bon endroit.
L’avenir
La signalisation routière sert de voie de communication entre la route et les usagers. Elle fait partie intégrante du paysage routier québécois depuis plus de 100 ans. Les normes qui la régissent sont le fruit de décennies d’expériences et de colla- borations internationales. Un manque de signalisation, une surabondance, une mauvaise localisation et une signalisation non visible ou illisible nuiront aux usagers de la route et à leur sécurité. Il est donc primordial que la signalisation soit utilisée à bon escient afin que le message qu’elle véhicule soit facilement interprété et compris par les usagers de la route.
En conclusion, il est facile et peu coûteux d’ajouter de la signalisation routière, mais encore faut-il s’assurer que celle-ci soit installée et conçue de façon à être comprise et respectée. Là est le défi pour les années à venir !
Sources
http://www.mtq.gouv.qc.ca/portal/page/portal/100ans/capsules_ historiques/1912_1929/faits_marquants http://www.mtq.gouv.qc.ca/portal/page/portal/grand_public/vehicules_promenade/reseau_routier/signalisation http://www.mtq.gouv.qc.ca/portal/page/portal/grand_public/vehicules_promenade/reseau_routier http://www1.mtq.gouv.qc.ca/fr/projet_recherche/description.asp?NO_PROJ=I037.1P1 http://www.saaq.gouv.qc.ca/publications/nous/statistiques2011.pdf
Notes
1- http://www.rsr.mtq.gouv.qc.ca
2- http://mutcd.fhwa.dot.gov/htm/2003r1/part2/fig2c-04_longdesc.htm ou
3- http://commons.wikimedia.org/wiki/File:MUTCD_W8-13.svg