La fatigue au volant : une cause d’accident méconnue

Mercredi 21 mars 2012
Sécurité et Aménagement
Panneau de la campagne de la SAAQ

Mort de fatigue

De 2007 à 2010, en moyenne, chaque année, 114 personnes sont décédées et 7041 personnes ont été blessées sur les routes du Québec en raison de la fatigue. Un conducteur qui prend la route alors que ses facultés sont affaiblies par la fatigue a trois fois plus de risque d’avoir un accident. Ce risque est jusqu’à huit fois plus élevé la nuit. Ces statistiques préoccupantes font de la fatigue la troisième cause d’accident de la route au Québec, après la vitesse et l’alcool.

La fatigue est sournoise : elle affecte, entre autres, le jugement du conducteur. Comme la consommation d’alcool, l’accumulation de fatigue diminue la concentration, le jugement et les réflexes… donc, la capacité à conduire. Et comme le jugement du conducteur est affecté, ce dernier aura tendance à surestimer sa vigilance et à sous-estimer son état de fatigue. Les habitudes de vie et la condition physique d’un conducteur ont aussi une incidence sur son état de fatigue au moment où il prend la route.

Qui est à risque?

Nul n’est à l’abri de s’endormir au volant. Toutefois, certaines personnes sont plus à risque : les moins de 25 ans, parce qu’ils ont besoin de plus de sommeil; les gens de plus de 50 ans, parce qu’ils sont plus touchés par les troubles du sommeil; les personnes qui souffrent d’un trouble du sommeil; les travailleurs à horaires variables, parce qu’ils dorment moins, et, finalement, les conducteurs professionnels.

À quel moment la fatigue compromet-elle notre capacité à conduire?

Certaines personnes sont moins résistantes que d’autres à la fatigue en raison de leur état de santé, de leur âge, de leurs habitudes de sommeil, de leur type de travail, de leur alimentation et de leur forme physique. Toutefois, de façon générale, un conducteur est plus à risque d’avoir un accident s’il :

  • est éveillé depuis plus de 17 heures. À partir de 19 heures d’éveil, ses capacités physiques et mentales sont équivalentes à celles d’une personne ayant un taux d’alcoolémie de 50 mg/100 ml (0,05).
  • a cumulé une dette de sommeil. La moitié des conducteurs impliqués dans un accident lié à la fatigue avaient dormi moins de six heures la veille de l’accident. La seule façon de combattre une dette de sommeil est de dormir suffisamment.
  • souffre d’un trouble du sommeil qui n’est pas traité, par exemple l’apnée du sommeil. Il est donc important de consulter un médecin si l’on se sent fréquemment fatigué le jour ou si l’on a de la difficulté à dormir la nuit.
  • a consommé de l’alcool, des médicaments ou d’autres drogues : ces substances accentuent grandement les effets de la fatigue.

Sachez reconnaître les signes de la fatigue

Sur la route, certains signes ne trompent pas, soyez vigilants :

- Bâillez-vous fréquemment?

- Avez-vous des picotements dans les yeux?

- Cognez-vous des clous?

- Avez-vous de la difficulté à vous concentrer?

- Avez-vous de la difficulté à maintenir une vitesse et une trajectoire constantes?

- Vos réactions sont-elles plus lentes?

- Avez-vous des pertes de mémoire? (Ex. : vous n’avez aucun souvenir des derniers kilomètres parcourus.)

- Avez-vous des hallucinations, particulièrement en présence de brouillard ou sur des routes monotones? (Ex. : vous imaginez la présence d’un animal sur la route.)

Quoi faire?

La fatigue ne se contrôle pas; vous ne pouvez donc pas décider d’être moins fatigué. Lorsque la fatigue se fait sentir, la seule façon de réagir est de vous arrêter dans un endroit sécuritaire pour faire une pause et vous dégourdir, ou de faire une sieste d’une quinzaine de minutes. Boire un café, ouvrir la fenêtre ou monter le volume de la radio ne sont pas de véritables solutions, puisque leur effet ne sera que temporaire, si effet il y a.

Gérez votre fatigue sur la route!

  • Lorsque vous partez pour un long trajet, soyez bien reposé.
  • Prévoyez des pauses toutes les deux heures pour bouger.
  • Lorsque vous ressentez la fatigue, faites une sieste : 15 minutes suffisent, habituellement.
  • Évitez autant que possible de conduire la nuit ou pendant les périodes où, normalement, vous dormez.
  • Réduisez votre vitesse : lorsque vous augmentez votre vitesse, vous devez traiter rapidement beaucoup d’informations, ce qui, à la longue, provoque de la fatigue.
  • Évitez la fatigue visuelle quand vous conduisez : diminuez l’éclairage du tableau de bord, enlevez les objets qui s’y trouvent pour éviter qu’ils se reflètent dans le pare-brise et nettoyez régulièrement le pare-brise et les rétroviseurs.
  • Prenez des repas légers.
  • Évitez l’alcool.

Gestion de la fatigue

Vous êtes gestionnaire d’une entreprise de transport? Si vous souhaitez mettre en place des politiques et des pratiques afin de gérer encore plus efficacement la fatigue de vos conducteurs, consultez le Guide de gestion de la fatigue sur le site Web de la Société de l’assurance automobile du Québec.

Rappelez-vous : le seul remède contre la fatigue est le repos!

Pour plus d’information, visitez le www.saaq.gouv.qc.ca/fatigue.

Sur la toile

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